Pour réussir, le pêcheur au toc
doit disposer d’une gamme très variée d’appâts. Car au fil des saisons et
selon les conditions spécifiques à son habitat, Dame Fario change souvent
de menu...
Très
divers, les appâts correspondent à tout ce qui entre habituellement dans
l’alimentation de la truite. La majorité d’entre eux se récolte dans le
lit de la rivière, dans le sol ou dans les prairies environnantes d’où
ils tombent accidentellement à l’eau.
Il existe depuis ces dernières
années, bon nombre d’appâts venus d’ailleurs qui donnent également de
très bons résultats.
Le choix de l’appât dépend avant tout des
conditions de pêche, saison, météo... du type de cours d’eau, ruisseau,
petite ou grande rivière... de même que de l’humeur de la truite,
mordeuse ou non ! Mais quel sera l’appât du jour ? Devant la difficulté à le
déterminer à priori, il est conseillé à chaque partie de pêche d’en avoir
sous la main plusieurs types !
Les vers de terre
La
truite se nourrit de vers de terre tout au long de l’année, mais tout
particulièrement en début de saison lorsque suite aux crues printanières,
ils se retrouvent dans l’eau en très grand nombre.
Il s’agit
principalement des vers de berge, de couleur rose, longs de 6 à 7
cm. Habitants des zones humides, ils se cachent sous les pierres ou sous
le couvert des herbes de bordure.
D’autres espèces de vers peuvent
également s’utiliser telles que le ver à tête noire, lui aussi
excellent en début de saison, par eau teintée.
Le ver de terreau quant à lui, donne les meilleurs résultats en fin de printemps. A cause
de sa grande fragilité, il est recommandé de le faire durcir pendant
plusieurs jours dans du marc de café.
En règle générale, le ver est
loché à l’aide d’une aiguille spéciale, sur un hameçon n° 10 à 14, en
fonction de sa taille.
Les larves aquatiques
Parmi
de nombreuses larves aquatiques que la truite consomme à tous les stades
de leur évolution, citons les plus courantes et en conséquence les plus
usitées par les pêcheurs.
Le porte-bois appelé également selon
les régions le traîne-bûches, est la larve du trichoptère qui vit au fond
de l’eau dans un étui fait de graviers, de morceaux de bois, de plantes
ou de débris divers. D’autres larves sont libres et demeurent cachées
sous les pierres, elles ne possèdent pas d’étui mais un cocon fixe, on
les nomme les vers d’eau. Le porte-bois s’utilise décortiqué, dépourvu de
son fourreau, sur un hameçon n° 14 à 18.
La petite bête, larve
de grande éphémère, se récolte sur les fonds de sable, de limons ou de
fins graviers où elle passe d’un à trois ans enfouie, avant de devenir
l’insecte ailé. Elle se montre excellente avant les grandes éclosions
(mai), eschée sur un hameçon fin de fer, n° 12 à 16.
La patraque est la larve du plécoptère. Les pêcheurs la prélèvent à l’aide d’un petit
filet ou d’un tamis à mailles très fines. La patraque est remarquable
l’été, par eaux basses, sur hameçon n° 14 à 16.
Le gammare ou
crevette d’eau douce, long d’un centimètre environ, vit essentiellement
dans les cours d’eau les mieux oxygénés. Il est très efficace en été, tôt
le matin ou tard le soir, dans les petites rivières, monté sur hameçon n°
16 à 20.
Les insectes aériens
Durant
les chauds mois d’été, tous les insectes aériens, ailés ou non, qui
peuvent d’une façon ou d’une autre se retrouver dans l’eau, représentent
des appâts de tout premier choix. On les retrouve facilement dans les
champs et prairies ainsi que sur les arbres et arbustes bordant les
rivières.
La sauterelle verte donne d’excellents résultats à
condition de l’escher convenablement. L’idéal est de glisser, selon sa
taille, un hameçon n° 8 à 16, sur son dos, à l’arrière de la
tête.
Le grillon le plus commun parmi de nombreuses variétés est
de couleur foncée et mesure de 16 à 20 mm. Il vit dans les prairies mais
aussi sous les pierres ou dans la terre où il creuse des trous. Piqué sur
le dos, entre deux anneaux, sur un hameçon n° 8 à 12, et passé
discrètement sous les branches, il permet la capture des plus beaux
poissons.
La mouche naturelle très souvent négligée est pourtant
l’appât de prédilection des pêcheurs au toc pyrénéens qui l’utilisent dès
le mois de mai et jusqu’à la fermeture, eschée par le dos sur un hameçon
n° 12.
Le hanneton est employé aussi bien adulte qu’au stade de
larve appelée ver blanc. Très présent dans toutes nos régions d’avril à
juin, dans les champs et clairières bordant les rivières, ce gros
insecte, long de 20 à 30 mm, est eschée le plus souvent sur un hameçon n°
8 à 12.
Parmi d’autres insectes tout aussi efficaces, citons la
chenille, le doryphore, la fourmi...
Autres appâts...
Il
existe actuellement sur le marché une multitude d’appâts plus ou moins
insolites que l’on ne trouve pas ni dans les rivières, ni à proximité et
pourtant, les truites en raffolent ! De plus, ils sont disponibles chez
les marchands tout au long de l’année, alors, pourquoi ne pas en profiter
?
La teigne est une larve d’un petit papillon parasite des
ruches d’abeille. Longue de 1,5 cm à 2 cm, de couleur blanc-jaunâtre et à
corps tendre, elle ressemble à s’y méprendre à un gros porte-bois
débarrassé de son étui. Elle est enfilée entièrement sur la hampe de
l’hameçon n° 10 à 14, en la piquant sur la partie supérieure et en
faisant ressortir la pointe proche de la tête.
Le tébo est une
larve de couleur jaune orange, longue de 3 à 5 cm qui nous vient du
Chili. Il s’avère très prenant en début de saison, esché sur un hameçon
fin de fer n° 6 à 8, juste sous la peau.
Le ver de farine ou
larve du coléoptère, est un ver roux et annelé qui doit son nom à
l’endroit où il se trouve, la farine. Il s’utilise généralement à taille
adulte, environ 4 cm, empilé sur un hameçon n° 8 à 10.
Le morio appelé aussi ténébrion géant, est la larve du coléoptère qui s’apparente
au ver de farine. Ses origines ne sont pas connues, il proviendrait
semble-t-il de l’île Sainte-Hélène. Quant aux morios que l’on trouve dans
le commerce, ils sont issus d’élevages massifs. Sa grande taille, 5 cm,
oblige à utiliser un hameçon n° 6 à 8.